30 mai 2024
La LEA = loi DMOS (loi portant Diverses mesures d'ordre social » du 27 Janvier 1993) a mis en place un système anti-corruption.
Son objectif était de contrôler et moraliser les relations entre entreprises et acteurs de santé. LEA
Ce dispositif plus connu sous les termes de « dispositif anti-cadeau » a été amendé à plusieurs reprises. Et la réforme la plus significative est celle portée par l'ordonnance du 19 janvier 2017 et ses textes d'application qui ont mis en place un nouveau dispositif anti-cadeaux applicable depuis 1er octobre 2020.
La loi anti-cadeau pose un double principe d'interdiction :
L'objectif de cette loi est donc :
Deux catégories d'acteurs sont concernées par la loi anti-cadeaux :
Les personnes soumises à l'interdiction de recevoir un avantage sont donc :
Sont désormais également concernés par ce principe d'interdiction de recevoir des avantages :
A noter que pour cette dernière catégorie, aucun avantage ne peut être offert. La LEA ne permet en effet aucune exception pour les agents publics.
Les entreprises soumises à l'interdiction d'offrir des avantages sont quant à elles :
les entreprises produisant ou commercialisant un produit de santé tels que les médicaments, les dispositifs médicaux sauf (produits cosmétiques, tatouage et lentilles de couleurs). et les entreprises commercialisant des produits faisant l'objet d'une prise en charge par l'assurance maladie ainsi que les entreprises assurant des prestations de santé.
A noter que pour les entreprises commercialisant plusieurs types de produits, dès lors qu'un seul des produits relève du champ d'application de la LEA, c'est toute son activité qui va être concernée par ce dispositif.
Oui car la LEA régit l'ensemble des professions de santé et associations exerçant en France. Dans ce cadre quel que soit le lieu du siège social de l'entreprise, dès lors qu'un avantage est accordé à un PDS de santé FR, la LEA s'applique.
À l'inverse, ne sont pas concernées par ce dispositif, les personnes exerçant leur profession à l'étranger. Il convient toutefois de vérifier la réglementation locale et les codes d'éthiques internationaux dont on est adhérent.
En pratique, et comme à tout principe, il existe des exceptions.
Ce qu'il faut retenir en matière de LEA c'est que TOUT EST INTERDIT, tout octroi d'avantage est interdit, SAUF CE QUE LA LOI AUTORISE EXPRESSEMENT.
2 situations sont donc à distinguer :
Au-delà de l'atteinte réputationnelle, il convient d'avoir en tête que sur le plan pénal, les sanctions visent tant les personnes concernées par l'interdiction d'offrir que celles concernées par l'interdiction de recevoir un avantage. Il s'agit donc d'une co-responsabilité pénale qui peut conduire au prononcé et peines d'emprisonnement et d'amendes allant jusqu'à 75.000 euros pour la personne qui reçoit et de 150.000 pour la personne ayant offert l'avantage illicite. Cette sanction peut d'ailleurs être portée à 50 % des dépenses engagées pour la pratique constituant le délit.
En sus de ces sanctions pénales, le bénéficiaire d'un avantage illicite s'expose à des sanctions disciplinaires telles l'interdiction d'exercer -ce qui est un risque non négligeable.
Enfin, au sein des entreprises, le licenciement pour faute peut aussi venir sanctionner ces comportements. Le contentieux du licenciement est d'ailleurs très riche en la matière.
Auteur
Aude VIDAL
Avocat
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