Diagnostic d'un cancer

28 mai 2024
Diagnostic d'un cancer

Sommaire

    A partir de quel stade de développement d’un cancer une personne ressent-elles des symptômes ?

    La prolifération de cellules anormales provoque les cancers, envahissant les organes situés à leur immédiate proximité.

    Lorsque la tumeur se développe, elle va rencontrer des structures normales qu’elle va détruire :

    • des vaisseaux sanguins, provoquant des saignements
    • des nerfs ce qui entraine des douleurs.

    Si la tumeur se développe dans un organe creux  elle peut l’obstruer et ce sont les symptômes de cette occlusion qui vont se manifester. Avec un espace suffisant et peu d’obstacles à sa croissance, il se passe un temps long avant que l’on ne repère la maladie.

    La tumeur peut avoir essaimé sous forme de métastases, et ces lésions secondaires peuvent entraîner des symptômes et être diagnostiquées en premier.

    On observe aussi des situations dans lesquelles la tumeur se signale par son retentissement sur l’organisme : fatigue, amaigrissement. Ces signes sont parfois les seuls présents . Ou ils s’associent à des perturbations du fonctionnement des organes atteints, faisant suspecter fortement un cancer.

    Il est important de garder à l’esprit que d’autres maladies peuvent donner les mêmes signes et symptômes qu’un cancer.

    Comment/quand alors s’orienter vers un diagnostic de cancer ?

    La présence de facteurs de risque peut donner une indication sur la nature exacte de la maladie. De même le caractère persistant et progressif des symptômes est un élément de suspicion.

    Il n’y a donc pas de signe ou de symptôme qui permette à coup sûr de diagnostiquer un cancer.

    C’est pourquoi les recommandations pour un diagnostic précoce rappellent :

    • des éléments suspects, persistants plusieurs semaines
    • et le plus souvent d’intensité croissante : une douleur qui ne cède pas.

    Dans ce cas, quels examens effectue-t-on ?

    En cas de symptôme suspect on réalise des examens complémentaires, consistant le plus souvent en des examens d’imagerie ou d’endoscopie.. Le TEP scanner est  un examen de médecine nucléaire qui couple :

    un scanner

    et une scintigraphie particulière qui repère un traceur radioactif. Qui s’accumule au sein des cellules au métabolisme élevé ce qui est le cas tout particulièrement des cellules cancéreuses.

    De nombreux pièges existent et l’on ne pourra affirmer le diagnostic de cancer qu’en :

    • obtenant un prélèvement
    • et analysant la tumeur en anatomopathologie pour affirmer le cancer.

    On ne doit jamais poser un diagnostic de cancer sans anatomopathologie. Les exceptions à cette règle sont et doivent rester rarissimes dans une pratique de qualité.

    On parle beaucoup de dépistages, de quoi s’agit-il et que permettent-ils ?

    Pour recommander un dépistage, il faut réunir plusieurs conditions :

    • Le cancer doit évoluer suffisamment lentement et des stades précoces doivent pouvoir être identifiés.
    • le test doit être simple,
    • facilement accessible
    • et entrainer très peu de complications ou de faux positifs,
    • la détection précoce doit permettre d’améliorer le pronostic en permettant un traitement curatif et idéalement moins lourd.

    Actuellement, ces conditions sont réunies pour trois dépistages recommandés : dépistage du cancer du sein par mammographie pour les femmes entre 50 et 74 ans, dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis de 25 à 30 ans puis par test HPV de 30 à 65 ans, dépistage du cancer du côlon pour les hommes et les femmes par recherche de sang occulte dans les selles entre 50 et 74 ans. Parfois, ils recommandent d’autres dépistages ciblés, par exemple dans des familles à risque du fait d’une mutation génétique prédisposant au cancer.

    Après un test de dépistage, dans la très grande majorité des cas, on peut être rassuré et savoir que son risque de développer le cancer en question est très faible pour une période de quelques années.Dans de rares cas, il y a une suspicion de cancer et des examens complémentaires sont nécessaires afin de réaliser un prélèvement pour anatomopathologie. Celui-ci écartera ou confirmera le diagnostic de cancer.

    Cette anatomopathologie si importante repose sur un prélèvement d’un morceau de tumeur. Cela peut être simple si la tumeur est facile d’accès (tumeur de la peau, tumeur du sein) mais peut être très complexe en cas de tumeur profonde et nécessiter des techniques d’endoscopie, de biopsie voire parfois de chirurgie.

    Lorsqu’un diagnostic de cancer est confirmé, le patient peut-il être traité directement ?

    Une fois le cancer confirmé, l’anatomopathologiste va pouvoir préciser de nombreux éléments. Si un médecin prélève une métastase, il peut orienter le diagnostic vers une tumeur primitive possible. Cette information, associée aux résultats d’imagerie permettra le plus souvent de qualifier l’origine du cancer. Des analyses complémentaires sont réalisées pour rechercher des facteurs pronostiques (expression de tel ou tel marqueur d’agressivité par les cellules cancéreuses). On peut aussi de plus en plus souvent rechercher des marqueurs qui vont permettre de prédire la sensibilité ou la résistance à certains traitements.

    Durant la phase de diagnostic, d’autres examens vont être réalisés pour préciser l’extension du cancer dans l’organisme. Il s’agit principalement d’examens d’imagerie. Selon le développement de la tumeur primitive et ses marqueurs d’agressivité, et en tenant compte de l’histoire naturelle du cancer et des organes qu’il est le plus susceptible d’atteindre, il est établi pour chaque situation les examens utiles. Par exemple pour un cancer du sein détecté tôt par le dépistage, peu agressif, le bilan pourra être très limité, pour préciser l’extension locale. A l’inverse, pour un cancer du poumon, susceptible de se diffuser dans tout l’organisme dès les premiers stades, on réalisera des examens permettant de voir le corps entier.

    Enfin, pour savoir quel est l’état de l’organisme et comment il peut supporter les traitements, il est nécessaire de réaliser d’autres examens.

    Conclusion

    Le diagnostic complet d’un cancer nécessite donc de confirmer le cancer, par l’anatomopathologie, puis de déterminer les critères pronostiques et d’apprécier les possibilités thérapeutiques. La réunion de concertation pluri-disciplinaire dispose ainsi de tous les éléments nécessaires à la formulation d’une proposition thérapeutique.

     

    Références bibliographiques :

    https://www.e-cancer.fr/Patients-et-proches/Se-faire-soigner/Parcours-de-soins/Le-diagnostic-du-cancer-et-le-choix-du-traitement

    Gounant et al. Bilan du cancer broncho-pulmonaire non à petites cellules : quel bilan anatomique ? Revue des Maladies Respiratoires Actualités Volume 14, Issue 2, Supplement 1, Octobre 2022, Pages 2S46-2S58

     

    Auteur

    Jean-Baptiste MERIC
    Oncologue médical

    Le Dr Jean-Baptiste Meric est oncologue médical au Centre Hospitalier de Bligny.

    Formations liées


    Articles récents

    Réglementaires-Fondamentaux, Réglementaire pharma
    30-05-2024

    PR/PRI : rôle, attributions, différences

    Lire l'article