En quoi cela consiste-t-il ?
Selon l’OMS (98), « L’éducation thérapeutique (ETP) a pour but d’aider les patients à acquérir ou maintenir les compétences dont ils ont besoin pour gérer au mieux leur vie avec une maladie chronique. Elle fait partie intégrante et de façon permanente de la prise en charge du patient. Elle comprend des activités organisées, y compris un soutien psychosocial, conçues pour rendre les patients conscients et informés de leur maladie, des soins, de l’organisation et des procédures hospitalières, et des comportements liés à la santé et à la maladie. Cela a pour but de les aider – ainsi que leur famille – à comprendre leur maladie et leur traitement, collaborer ensemble et assumer leurs responsabilités dans leur propre prise en charge, dans le but de les aider à maintenir et améliorer leur qualité de vie. »
En résumé, pourquoi de l’ETP ? Comment et par qui ?
En résumé, l’ETP vise à permettre à un patient d’être acteur de sa santé. Elle est mise en place de manière structurée et organisée par une équipe pluridisciplinaire : médecins, pharmaciens, cadres de santé, etc…
Y a-t-il une réglementation particulière ?
- Selon la Loi HPST du 21 juillet 2009 (article L-1161-1 du code la santé publique)
« L’éducation thérapeutique s’inscrit dans le parcours de soins du patient. Elle a pour objectif de rendre le patient plus autonome en facilitant son adhésion aux traitements prescrits et en améliorant sa qualité de vie. Elle n’est pas opposable au malade et ne peut conditionner le taux de remboursement de ses actes et des médicaments afférents à sa maladie. »
- Par ailleurs, L’arrêté du 2 août 2010 définit les modalités de mise en œuvre de l’ETP avec :
– Un cahier des charges pour les programmes
– Un pilotage par les ARS
– Des compétences pour dispenser de l’ETP : tout intervenant doit avoir validé au moins la formation de niveau 1 de 40 h. Elle peut être complétée par une formation de niveau 2 de « coordination de programmes » voire plus avec des DU, masters…
Comment les ARS pilotent-elles les programmes d’ETP ?
Les programmes d’éducation thérapeutique du patient relèvent depuis le 1er janvier 2021 d’un régime de déclaration.
A noter, que la demande se fait sous forme de « procédure simplifiée » sur une plateforme en ligne
- Cette demande comporte notamment : la description du contexte, des patients cibles, du déroulé des séances (individuelles, collectives ou les 2), des outils utilisés, de l’équipe et de sa formation
- Il y a également une obligation d’auto-évaluation annuelle et d’évaluation quadriennale à déclarer auprès de l’ARS. Ces évaluations comprennent des données chiffrées d’activité d’une part mais surtout des projets mis en place et projets à venir. De plus en plus de questions concernent le lien vers des structures ambulatoires, et/ou vers d’autres programmes.
- En termes de financement celui-ci est de 250 € par patient ayant bénéficié d’au moins 2 séances dans l’année.
Quel est le déroulé type d’un programme ?
La première séance d’un patient correspond à une séance de Bilan Educatif Partagé (BEP) qui permet d’évaluer : la situation familiale et le mode de vie du patient, sa situation sociale, ses potentielles addictions, son hygiène de vie, évaluation de ses connaissances et compétences sur la ou les maladies, sur les traitements (pour quelle maladie, leur nom, leur schéma de prises et comment ces prises de médicaments s’inscrivent dans leur vie quotidienne).
Le BEP comprend aussi l’identification des freins (par exemple : problème d’acceptation de la maladie, problème social…) et leviers (un proche, souhait d’avancer pour ses enfants, motivation, religion…)
Pour finalement aboutir à
- Une Evaluation des besoins et attentes en entretien individuel avec un professionnel formé à l’ETP
- L’Elaboration d’un parcours de soin éducatif : définir ses objectifs
- La Proposition d’un programme d’éducation personnalisé
Quelles sont les qualités requises pour dispenser l’ETP ?
- Empathie
- Capacité de reformulation
- Capacité d’adaptation au patient, et sa littératie
- Savoir travailler en équipe : beaucoup de réorientation vers les bons interlocuteurs (psychologue, addictologue
D’après la loi HPST : Pour dispenser l’ETP, le pharmacien doit posséder « des compétences relationnelles, pédagogiques et d’animation, méthodologiques et organisationnelles, biomédicales et de soins ».
Quels sont les points nécessaires à la bonne réussite d’un programme ?
- Du temps
- Une équipe motivée et soudée
- Un lieu dédié avec possibilité de faire des ateliers, de discuter d’égal à égal avec le patient (éviter le face à face descendant)
- Des aides pour développer des outils
Existe-t-il des structures d’appui dans les hôpitaux ?
- Les unités Transversales d’Education Thérapeutique du Patient, UTEP, sont des structures d’appui et de ressources visant à aider les équipes d’ETP.
- Les UTEP ont donc un rôle de coordination transversale de l’ETP et sont une vraie plus-value pour l’organisation de l’ETP à l’hôpital.
