Médecine de parcours : enjeux et évolutions

29 mai 2024
Médecine de parcours : enjeux et évolutions

Sommaire

    La notion de parcours en santé :

    Le concept de parcours est intimement lié à celui de la gestion des maladies et remonte aux années 1980 et plus précisément avec les ordonnances du 24 avril 1996 ou on aborde la notion de réseaux de soins. Le terme de parcours apparait réellement avec la loi du 13 août 2004 relative à l’assurance maladie, qui inscrit le patient dans un Parcours de soins coordonné (médecin traitant) et par la loi HPST de 2009 qui affirme la notion de Parcours de soins. La loi de modernisation de notre système de santé de 2016 pose à nouveau la question de l’organisation des soins en France et d’une véritable médecine de parcours, « tangible, pour les patients ».

    La médecine de parcours :

    Un parcours s’entend comme la :

    « prise en charge globale, structurée et continue des patients, au plus près de chez eux, en réunissant « prévention, soins, suivi médico-social voire social » ».

    Ils ont été créés pour comprendre :

    • quels pouvaient être les points de rupture
    • et savoir comment améliorer la vie des patients.

    Pour les ARS (Agences Régionales de Santé), « il s’agit d’un ensemble de professionnels de santé organisés autour du médecin généraliste, afin d’améliorer la continuité des soins. Il s’agit d’organiser la prise en charge, notamment pour les patients atteints de maladie chronique, en situation de précarité sociale, de handicap ou de perte d’autonomie. »

    On peut également définir la médecine de parcours par le parcours patient qui correspond à la prise en charge globale, continue et structurée du patient au plus près de son domicile. On voit bien la place centrale du patient et ce sont les acteurs qui gravitent autour et non l’inverse.

    En privilégiant un égal accès à la santé et une prise en charge complète et de qualité, le patient va bénéficier avant tout des « bons soins par les bons professionnels dans les bonnes structures et au bon moment », surtout au sein d’un GHT. La logique n’est plus de réfléchir par secteur (soins de ville, soins hospitaliers, soins médico-sociaux) mais dans une logique de soins globaux centrés patient à son domicile ou le plus proche possible.

    Les objectifs de la médecine de parcours :

    L’un des principaux objectifs est de favoriser et d’optimiser les interventions coordonnées et concertées des professionnels de santé et sociaux, tant en ville qu’en établissement de santé. Un autre objectif également est de prendre en compte les facteurs déterminants comme l’hygiène, le mode de vie, l’éducation, le milieu professionnel, l’environnement…

    L’objectif attendu au final est une meilleure gradation des prises en charge des patients sur un territoire de santé.

    La médecine de parcours ou les parcours patient, ont été proposés principalement pour répondre aux évolutions du système de santé en lien avec la progression des maladies chroniques et des situations de perte d’autonomie.

    Les différentes étapes de la médecine de parcours :

    La médecine de parcours, qui place donc le patient au centre de sa prise en charge, se décline en trois étapes : le parcours de vie, le parcours de santé et le parcours de soins.

    Le parcours de vie :

    Le parcours de vie envisage la personne dans son environnement : familial, social, habitat, religieux, culturel, scolaire, emploi, prévention de la désinsertion professionnelle…

    Selon la CNSA (Caisse Nationale de Solidarité pour l’Autonomie) au sens large de la santé selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé), « la notion de parcours de vie désigne l’ensemble des événements intervenant dans la vie d’une personne et les différentes périodes et transitions qu’elle connait. Ces derniers affectent le bien-être physique, mental et social, sa capacité à prendre des décisions ou à maîtriser ses conditions de vie, ses interactions avec son entourage ».

    Le parcours de santé :

    Les parcours de santé s’articulent autour des soins. Ils comprennent, en amont la prévention en santé et sociale, et en aval, l’accompagnement médico-social et social, le maintien et le retour à domicile.

    Selon la HAS (Haute Autorité de Santé), “les parcours de santé résultent de la délivrance coordonnée de prestations sanitaires et sociales pour répondre aux besoins de prévention et de soins des personnes, dans le cadre de dépenses maîtrisées. Pour cela, les professionnels doivent s’organiser de telle sorte que soient délivrées les bonnes prestations aux bons patients, au bon moment et par les bons professionnels”.

    Le parcours de santé comprend donc :

    • La prévention primaire
    • La prévention sociale

    Le parcours de santé dure tout au long de la vie. En effet s’il concerne les personnes malades, il s’adresse également aux personnes dites en bonne santé puisqu’il prend en compte la prévention de santé.

    Le parcours de soins :

    Selon l’ARS, “le parcours de soins comprend et décrit la prise en charge d’un patient/usager dans lequel interviennent les acteurs du système sanitaire, hospitalier et ambulatoire.” Les parcours de soins permettent l’accès aux consultations de premier recours et aux autres lieux de soins quand cela est nécessaire : hospitalisation programmée ou non (urgences), retour et maintien à domicile par le biais de l’hospitalisation à domicile (HAD), soins de suite et de réadaptation (SSR), unité de soins de longue durée (USLD), établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), l’accompagnement médico-social dans sa globalité.

    On parle aussi de parcours de soins coordonnés qui a pour objectif de faire bénéficier chaque usager d’un suivi médical coordonné, d’une gestion rigoureuse du dossier médical et d’une prévention personnalisée. Cela nécessite de signaler un médecin traitant qui doit être consulté préférentiellement, notamment avant toute consultation d’un autre professionnel pour des soins complémentaires ou des examens. Il s’agit de la première étape du parcours de soins.

    Conclusion :

    Aujourd’hui la coordination des parcours et notamment celui du parcours de soins est encore un défi pour la majorité des personnes, tant patient que professionnel de santé. Le rôle des ARS est primordial dans le soutien, l’organisation des parcours ainsi que la concertation des professionnels. De nombreuses initiatives malgré tout existent et se développent. Des expérimentations sont en cours afin toujours d’améliorer la qualité de vie des patients et d’apporter une réponse graduée et adaptée à chaque usager.

    La médecine de parcours est un enjeu tant de santé publique que d’évolution majeure de notre système de santé : on considère la personne dans sa globalité grâce au parcours de vie, on évalue et étudie sa santé grâce au parcours de santé et on distingue ses soins grâce au parcours de soin.

    Le parcours de vie englobe le parcours de santé, qui englobe lui-même le parcours le parcours de soins. Structurer des parcours pour les patients permet de mieux prendre en compte l’ensemble des besoins des patients et de leurs proches.

     


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