Plans cancer en France
Le président Chirac a initié le premier plan cancer en 2003. Il s’agissait d’organiser une politique publique qui planifiait les actions de lutte contre les cancers en réunissant toutes les disciplines concernées.
Le premier plan a structuré les soins en cancérologie, en systématisant les réunions de concertation pluridisciplinaires, par exemple et en donnant une première définition des soins de support.
Le premier plan a aussi créé les cancéropôles. Réunissant des chercheurs de toutes les disciplines au service de la lutte contre les cancers.
Ce plan a permis de réduire le tabagisme et d’organiser le dépistage du cancer du sein. Plans cancer
Enfin, le premier plan a permis la création de l’Institut national du cancer, une agence d’expertise dédiée au cancer. La MEP de ce pilote et l’allocation d’un budget dédié et sanctuarisé ont permis la réussite des plans cancer.
Le deuxième plan a créé des « autorisations de traitement du cancer », il devenait nécessaire de remplir des critères de qualité pour pouvoir traiter des patients atteints de cancer.
Ils ont créé des organisations spécifiques pour les cancers rares, la pédiatrie, la gériatrie et l’oncogénétique.
Côté recherche, ils ont créé des plateformes de génomique. Et pendant le déroulement de ce plan le nombre de patients inclus en étude de RC chaque année a doublé.
Enfin, ils ont organisé le dépistage du cancer colo-rectal.
Naturellement, ils ont lancé un troisième plan pour continuer de progresser. Il a accru la visibilité de la recherche française et l’a hissée au niveau de la compétition internationale.
Afin de faciliter le retour à une vie la plus normale possible, le droit à l’oubli a été créé. Ainsi que la convention AERAS permettant de faciliter l’obtention de prêts bancaires pour les personnes guéries d’un cancer.
Qu’est ce qui motive cette stratégie décennale
Il est apparu la nécessité d’ajouter de nouvelles actions là où les résultats étaient insuffisants.
Le premier constat était la faiblesse de la prévention des cancers dans notre pays alors que près de la moitié sont évitables en luttant contre la consommation de tabac ou d’alcool, la sédentarité ou encore l’alimentation déséquilibrée et le surpoids. Plans cancer
En second lieu se posait le problème des séquelles après traitement d’un cancer. Après un cancer 2 personnes sur 3 souffrent encore de séquelles physiques, psychiques ou sociales.
Enfin, certains cancers n’avaient pas bénéficié des progrès constatés au cours des 3 précédents plans . Et ils pouvaient encore les qualifier « de mauvais pronostic ». Ces cancers caractérisés par une survie à 5 ans de moins de 33 % touchent plusieurs dizaines de milliers de français chaque année.
Ces éléments ont fondé la stratégie décennale lancée en février 2021 par le président Macron.
Les points clés de la stratégie
Les grands chapitres de la stratégie décennale répondent point par point aux constats : renforcement de la prévention, lutte contre les séquelles, lutte contre les cancers de mauvais pronostic, et enfin un quatrième axe destiné à s’assurer que la réduction des inégalités de santé. Plans cancer
Ils ont prévu des mesures fortes pour engager toute la société vers la prévention, en mobilisant les entreprises et les collectivités territoriales.
Il s’agit de :
- en finir avec le tabac
- ramener notre consommation d’alcool dans des limites raisonnables
- faire prendre conscience à nos concitoyens des dégâts d’une alimentation déséquilibrée.
Les mesures prises sont très concrètes :
- poursuite de l’augmentation du prix du tabac,
- affichage du nutriscore sur les produits alimentaires,
- programme de recherche pour dépister le cancer du poumon.
Concernant la lutte contre les séquelles, on peut d’ores et déjà agir en évitant leur apparition. C’est le principe de la désescalade thérapeutique. Des programmes de financement importants sont lancés pour permettre traiter avec la même efficacité mais moins de toxicités..
Pour gagner contre les cancers de mauvais pronostic, un effort de recherche sans précédent est engagé, y compris avec des financements dirigés vers les thématiques de recherche un peu délaissées. Sans attendre les résultats de ces recherches, les mesures de qualité des soins sont renforcées. Pour donner le maximum de chances dès maintenant à ceux qui sont atteints de ces formes graves de cancer. Plans cancer
L’espoir est là et cette période de 10 ans pourrait bien être un tournant décisif dans la lutte contre les cancers, un moment historique pour gagner contre ces maladies.
Organisation de la lutte contre les cancers dans le monde
Les états membres de l’Europe font face aux mêmes défis et ont tous mis en place progressivement l’équivalent de nos plans cancers.
En 2021, l’Union Européenne a lancé un plan « pour vaincre le cancer ».. Ce plan marque la détermination commune des états membres à faire de la lutte contre les cancers une priorité pour la santé des européens et pour le développement de la recherche européenne.
Les quatre domaines d’action clés envisagés sont sans surprise : la prévention, la détection précoce, l’amélioration du diagnostic et du traitement et l’amélioration de la qualité de vie. Des actions sont lancées et déjà prometteuses : programmes de recherche, structuration du dépistage du cancer du poumon, constitution de réseaux d’expertise notamment pour les cancers de mauvais pronostic, mise en place d’un registre des inégalités.
Dans les pays émergents il reste beaucoup à faire, mais certains comme le Brésil se sont déjà dotés de stratégies de lutte contre les cancers. Progressivement, tous les pays rejoignent la lutte et un avenir sans cancer se dessine.
Références bibliographiques :
https://health.ec.europa.eu/system/files/2022-02/eu_cancer-plan_en_0.pdf